La sénatrice PCF Cathy Apourceau-Poly a rencontré des salariés d’Huchin-Prince. Elle s’engage à chercher des repreneurs potentiels, quitte à les solliciter elle-même directement.

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Article du NordLITTORAL du 06 juin 2020 par Grégory FAUCQUEZ


De passage à Calais, la sénatrice Cathy Apourceau-Poly a rencontré neuf salariés d’Huchun-Prince.

Dans les jours qui viennent, des professionnels de la boucherie vont recevoir l’appel d’une sénatrice, qui leur proposera de reprendre l’ac­tivité d’Huchin-Prince. C’est l’un des engagements pris par Cathy Apourceau-Poly, qui a rencontré plusieurs salariés d’Huchin­ Prince ce vendredi, au siège calai­sien du PCF. La conseillère muni­cipale Virginie Quénez, qui a ren­contré une première fois les sala­riés la semaine dernière, partici­pait également à l’échange.

Le gérant pourrait être contraint d’ouvrir un plan de sauvegarde de l’emploi.

Pour démarcher les éventuels re­preneurs, la sénatrice va re­prendre la liste des profession­nels intéressés par la reprise d’Huchin-Prince lors de son re­dressement judiciaire en 2017: « Trois ans, ce n’est pas si vieux», observe-t-elle. D’autant que l’un d’eux a tout récemment deman­dé à voir les bilans de la société. Cathy Apourceau-Joly s’est aussi engagée à user de sa position de parlementaire pour interpeller plus facilement les ministres, « Je les croise tous les mercredis» en particulier la ministre du Travail Muriel Pénicaud. Des cour­riers vont également partir au préfet, à la Direccte.

Comme l’explique l’assistant par­lementaire de la sénatrice, l’an­cien conseiller régional Bertrand Péricaud, l’idée est de provoquer le plus rapidement possible une table ronde réunissant dirigeants, salariés, repreneurs profession­nels et les institutions publiques : « Ce qui se faisait autrefois à la Ré­gion », précise-t-il. Car le temps presse si on veut sauver Huchin-Prince. Comme le relève Virginie Quénez « Huchin-Prince recouvre deux entités, mais c’est en réalité une seule so­ciété et une seule activité. C’est ce qui a permis au patron de passer outre l’obligation de mettre en oeuvre un plan de sauvegarde de l’emploi » Ce qui, de fait, aurait ouvert la porte plus facilement a. repreneurs. L’avocat des sala­riés a saisi la justice en référé pour faire reconnaître qu’il s’agit bien d’une seule entreprise. S’il a gain de cause, le gérant devra mettre en place un PSE. Réponse la semaine prochaine.

UN GÉRANT DÉSENGAGÉ

Car le scénario qui se profile n’est pas rassurant. «Si les primes d’as­surance, suite à l’incendie, sont versées sous forme d’indemnités de licenciement, c’est finit , confirme la sénatrice. Cela semble bien être le projet du gé­rant Stephen Potter, qui ne cache pas sa volonté de liquider purement et simplement la société. Au contraire, les salariés venus à la rencontre de la sénatrice sou­haitent que les primes d’assu­rance servent à rééquiper l’entre­prise qui a perdu son atelier et ses boucheries ambulantes en no­vembre. Comble de malchance, le site de Coulogne n’est plus aux normes exigées par la Dréal. Ceci étant, le terrain ne manque pas en Calaisis.

« y a un savoir-faire et une excel­lente réputation d’Huchin-Prince qui sont à préserver», insiste Ro­bert Martel, responsable de l’an­tenne locale CFTC qui accompa­gnait les salariés. « On ne peut pas croire que cette entreprise ne fai­sait pas de bénéfices, aucun patron ne garde aussi longtemps une en­treprise qui ne lui rapporte rien », abonde Cathy Apourceau-Poly, qui a l’intention de discuter aussi avec Stephen Potter.

o Si les primes d’assurance sont versées en indemnités de licenciement, c’est

fini !

«En tout cas, l’entreprise est viable ! », assurent les salariés d’une seule voix. Même proches de la retraite, pour quelques-uns d’entre eux, ils ne veulent pas voir disparaître cette marque, lancée en 1966, qui fait partie du patrimoine régional.

Tout en dévoilant son plan pour le sauvetage d’Huchin-Prince, Ca­thy Apourceau-Poly a tenu à dire aux salariés qu’elle ne leur faisait pas la promesse de trouver un re­preneur, mais au moins d’essayer. «Et ça ne veut pas dire que l’entre­prise sera reprise en totalité et à l’identique, nuance Bertrand Péri­caud, il y aura peut-être un éclate­ment des activités, ou seulement une reprise de la marque, tout dépend des offres qui seront faites. Dans tous les cas, il faut tenter. »

Article du NordLITTORAL du 06 juin 2020 par Grégory FAUCQUEZ